Liste des rues

RUE  DU  CANAL
Sur
le ban de la commune de Buhl-Lorraine

(en savoir plus)

LE  CANAL DE LA MARNE AU RHIN
"extrait du livre de Niderviller
(Monographies locales n°9)
Edité par la Société d'Histoire et d'Archéologie de Lorraine
Section de Sarrebourg"

 

Historique.

        Pour retracer l'histoire de cette de navigation, nous nous sommes inspirés d'un article signé par M.René Descombes, ingénieur divisionnaire des T.P.E., chef de l'arrondissement de Strasbourg Canaux, paru dans la revue "Au pays de Lutzelbourg" éditée en 1973, ainsi que d'un document réalisé par le service de Navigation de Strasbourg en 1974, sous l'égide de M. Bernard Perry, ingénieur divisionnaire et maire de Lutzelbourg.

        L'idée de relier la Marne au Rhin, c'est-à-dire les voies navigables du bassin de la Seine à la grande voie rhénane, existait à la fin du XVIII siècle et plusieurs études ont été menées à ce sujet, en envisageant différentes possibilités. C'est finalement celle de M. Brisson, ingénieur des Ponts et Chaussées, qui fut retenue et sur la base de laquelle une loi du 3 juillet 1838 autorisait la construction du canal de la Marne au Rhin, affectant au projet un crédit extraordinaire.

        On crut bien que l'entreprise allait échouer, lorsqu'une loi du 5 août 1844 ordonna la suspension des travaux entre Nancy et Strasbourg. En effet, la construction de la ligne de chemin de fer Paris-Strasbourg décidée entre-temps par la loi du 11 juillet 1842 risquait de faire double emploi sur ce tronçon. Heureusement cela ne fut pas le cas, puisque la loi du 5 mai 1846 vota la reprise des travaux et décida d'un nouveau crédit pour leur financement. Le canal de la Marne au Rhin fut mis en service entre Vitry-le-François et Nancy en novembre 1851 et en octobre 1853 entre Nancy et Strasbourg.

        Sur ce dernier tronçon, le canal dut franchir un obstacle de taille : les contreforts des Vosges du Nord qui séparent la Lorraine de l'Alsace. Le passage a pu être réalisé moyennant le creusement de deux souterrains près de Niderviller et Arzviller, respectivement d'une longueur de 475 mètres pour le premier et 2307 mètres pour le second, séparés par une tranchée maçonnée de 800 mètres. Les travaux de construction des souterrains durèrent plusieurs années, les dates de 1839 et 1849 étant gravées dans les maçonneries à l'entrée des ouvrages. A titre indicatif, on peut mentionner que le tunnel d'Arzviller de la voie ferrée Paris-Strasbourg est long de 2678,30 mètres et qu'il a été construit en 5 années, entre 1843 et 1848.

        Le premier bateau franchit le souterrain d'Arzviller le 22 septembre 1854 : parti de Paris dans les premiers jours du mois, il arriva à Strasbourg le 26 septembre 1854.

   
Entrées du chemin de fer
et   du canal dans le tunnel
   
Entrée du
canal dans le tunnel

        D'une longueur totale de 314 kilomètres, le canal de la Marne au Rhin traverse le ban communal sur une longueur d'environ 3,5 kilomètres entre le pont de Buhl et le souterrain de Niderviller.

        
 Pour acquérir la place nécessaire au passage du canal, le préfet du département de la Meurthe ordonne par arrêté  "le dépôt, pendant 8 jours au moins, aux mairies de Niderviller, Hommarting, Guntzviller, "Arschwiller" et Saint-Louis des plans parcellaires des propriétés dont l'acquisition est reconnue nécessaire pour l'établissement de la partie du canal de navigation". Il nomme également les membres de la Commission d'enquête.

        Un arrêté préfectoral en date du 19 juin 1839 est rédigé dans les termes suivants :
" Vu le procès-verbal de la Commission duquel il résulte qu'aucune opposition ni réclamation n'a eu lieu contre le tracé arrêté par les plans, arrête que pour l'établissement du canal, l'expropriation est applicable aux propriétés ; que la prise de possession des dites propriétés aura lieu, après que l'administration aura obtenu, soit le consentement écrit des indemnitaires, soit l'expropriation par jugement et que la valeur n'aura été payée aux ayant droits".


        Pour récompenser les agriculteurs de ce geste et compenser le manque de liture pour les bestiaux, occasionné par la diminution des terrains, le préfet a alloué aux habitants de Niderviller, par arrêté du 27 décembre 1842, un droit exceptionnel de ramassage de feuilles mortes, dans la forêt communale . (ADM 509 ED 2N 1)