TRIBULATIONS D'UNE POMPE A INCENDIE (suite) Cependant, après un long sommeil de 42 années et juste après la fonte des neiges, notre pompe telle " le osti tyrolien " émerge à nouveau des écrits, maintenant en langue allemande. Plus précisément dans une lettre du Kreisdirektor (Sous-préfet) que M. le Maire Pierron lit aux conseillers et qui les informe qu'une somme de 400 Marks est octroyée pour l'achat d'une pompe. Le conseil reconnaît la nécessité de cet achat et prévoit 1.200 Marks. Mais où les chercher ? Comme il doit déjà amortir des dettes importantes (construction du nouveau bâtiment école - presbytère) et pour ne pas les accroître, il propose aux autorités de vendre aux enchères une forêt communale de 3 ha 40 a. "Le capital retiré de la vente serait, selon le conseil, bien plus avantageux que la forêt même" ! Et miracle ! Cette séance du 9 mars 1878 est la bonne. Le feu vert est donné. Le moral retrouvé, c'est au pas de charge que des renseignements sont glanés, des adresses recherchées, des modèles de pompes étudiés, des devis exigés... Le
23 juin, le Maire annonce avec une juste fierté que la pompe est achetée
et qu'elle sera bientôt livrée ! Devant la mine satisfaite des huit
conseillers présents, il ajoute : "Mais il y a lieu de construire
une remise pour l'abriter". étonnement dans l'assistance. Un hangar
communal pour une pompe ? La surprise semble totale. Elle provoque
une discussion qui s'éternise pour déboucher enfin sur un constat
d'échec : " Pas de place libre ou convenable même pour un "Anbau"
(construction annexe), et l'achat d'un terrain est hors de question.
Vu les frais ".
Le 13 juillet 1878, après une nouvelle prospection des emplacements
possibles, le conseil municipal "reconnaît que la meilleure place
pour cette construction serait derrière la maison communale près
des cabinets de l'école. Le mur arrière de ces cabinets servirait
aussi comme paroi pour la remise et on éviterait de la sorte pas mal
de dépenses ". Le 12 août, le devis de l'architecte Ledig, concernant
la remise (Spritzen-haus) est présenté au conseil. Celui-ci l'accepte
et sollicite, dans la foulée, un crédit pour couvrir les dépenses
!
Vendredi,
31 août 1878 Et bien ! Bonne pour le service, la pompe à eau est adoptée. Aussitôt, le conseil "prie les autorités de la permission de l'ouverture d'un crédit de 1.200 marks à la disposition de la commune vu ses moyens actuels et de débloquer les 400 marks accordés par l'état pour le paiement d'une partie de la pompe ". Au
mois de décembre 1878, le dépôt est achevé, les factures s'alignent
sur la table du Maire. On réglera 18 fr. pour la livraison des pierres,
30 fr. au tailleur de pierres, 82 fr. au maçon, 45 fr. au manuvre,
35 fr. pour la livraison des planches, 15 fr. au charpentier, 30 fr.
au menuisier et 15 fr. 65 au forgeron. Soit un total de 270 fr. 65. A la livraison, M. Simon a joint une facture de 3030 fr. pour ce "bijou". Ne voyant rien venir, il envoie un mémoire de rappel. Timidement, la commune lui fait parvenir le 15 novembre un acompte de 2000 fr. (les 1600 Marks) mais ignore les 31 fr.55 d'intérêts de retard. M. Simon doit alors s'armer de patience et ce jusqu'au ... 29 février 1880, date où le solde peut lui être versé, c'est-à-dire 925 Marks totalisant capital et intérêts
|