LA PETITE MAISON (suite)

Emplacement et plan de la petite maison.

Lors de la séance du 1er mai 1832, le Maire ayant mis sous les yeux de l'assemblée la grande nécessité de construire une petite maison pour loger l'institutrice et y tenir l'école pour les filles, les conseillers ont répondu à M. le Maire qu'ils sont d'avis que cette petite maison soit construite à condition qu'elle le soit à côté de l'écurie de la maison commune, sur le terrain communal de manière que le pignon de la maison commune serve pour la nouvelle construction. La petite maison devra faire face comme la maison commune c 'est-à-dire vers l'occident (ouest).

Cette maison doit contenir : - une poêle
(pièce) qui contiendra quinze pieds (environ cinq mètres) dans l'intérieur en longueur sur dix-huit pieds (six mètres) de large les murs compris.- la cuisine sur le derrière au rez-de-chaussée et entre le pignon de la maison commune trois pieds (un mètre) pour l'allée qui/ont vingt et un pieds de face (sept mètres) - avec une cave dessous la cuisine - une hauteur de rez-de-chaussée de huit pieds avec un escalier pour la cave et un au-dessus du poêle. - la toiture doit faire face comme la maison commune et sera couverte en tuiles et fleterling.

Construction de la petite maison .

La maison est construite dans les années 1834 - 1835 sur les plans de l'architecte Gérard de Sarrebourg chargé également de surveiller les travaux. Le sieur Dominique Zengler, maître couvreur patenté et maire de la commune (1830 - 1835) s'est lui-même chargé de la construction. Mal lui a pris, car dès octobre 1835, les griefs pleuvent contre lui. La nouvelle équipe municipale relève des erreurs dans ses comptes, - exige un nouveau certificat de réception de la maison car dit-elle, le premier a été délivré aussitôt que les murs et la toiture étaient achevés donc cinq à six mois avant que la maison fut achevée, - accuse le constructeur et donc l'architecte de facturer certaines prestations qui ont été accomplies par la commune ou les habitants comme la conduite de pierres moellons faite par corvée ou la paille et tout le nécessaire pour le plafond fournis par les habitants ou encore une poutre donnée par M le Curé, - trouve des articles dans la dite maison qui ne sont pas bien et solidement faits.
En plus, elle reproche à M. Zengler de n'avoir pas construit la maison dans les temps comme il était prévu. Ainsi l'institutrice aurait pu tenir son école dedans (plutôt) et la commune aurait économisé douze francs pour son hébergement privé.
Et les élus de conclure : toute la maison est mal construite et nullement construite comme nous lui avons commandé de la construire et que la commune sera obligée de recommencer à bâtir la même maison dans une couple d'année ! Cela ne fut, à l'évidence, pas nécessaire.


Maison d'école et maison de la soeur.

La soeur institutrice, animée certainement d'un esprit moins critique, emménage dans ce "palace " de trente cinq mètres carré et fait même, à son insu, un envieux ; puisque dès la rentrée suivante l'instituteur, appuyé par l'inspecteur des Ecoles, trouve la salle d'école des garçons trop étroite et réclame encore quelques dispositions locatives pour lui assurer un logement correct. Soeur Victoire de la Divine Providence fait alors cours aux filles dans l'unique chambre de son logement. Cette modeste salle ou "Schulstube" ne s'ouvrant que sur deux petites fenêtres et avec un mobilier restreint n' a guère posé de problèmes à la municipalité au cours des années suivantes. A l'exception du poêle ! Cette pièce maîtresse exige à chaque nouvelle rentrée son lot de bois, ce qui oblige le secrétaire de mairie à laisser des notes dans le budget dépenses, du genre : -pour le bois de la soeur, -pour cinq stères de bois et les fagots pour la soeur, -pour chercher (Führlohn) ... scier ....fendre le bois de la soeur, -pour nettoyer le poêle de la " Stub ", - pour les tuyaux de la " Schulstub ". La quantité de bois mis à disposition de la soeur pour passer l' hiver varie entre quatre et six stères (un Klafter ou un Klafter et demi) à quoi s'ajoutent 25 fagots. Il faut remarquer que cette prestation en nature n'est pas accordée à l'instituteur.


La petite maison en deuil


Le 20 décembre 1847, le deuil frappe la maison d'école. Soeur Victoire s'éteint dans la nuit à trois heures du matin. Elle est âgée de cinquante neuf ans. L'instituteur de la commune Henri Kem et secrétaire de mairie précise qu'elle s'appelait Anne Marie Siegfried et qu'elle était née à Dolving.
La Commune fait un geste pour son enterrement en dépensant 22.60 frs.
L'école des filles continuera à être dirigée par une soeur.

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