CAHIERS
DE DOLEANCES ------o------ INTRODUCTION
CHAPITRE PREMIER Histoire des prévôtés de Sarrebourg et de Phalsbourg Avant de parler des cahiers des deux prévôtés bailliagères de Sarrebourg et de Phalsbourg, nous donnerons quelques indications assez sommaires sur ces deux prévôtés et les communautés qui en dépendaient. Le
traité de Vincennes, conclu entre Louis XIV et le duc de Lorraine, Charles
IV, le 28 février 1661, prévoyait un chemin de la largeur d'une demi-lieue
qui permît au roi de France de conduire ses troupes, sans passer par
les États du duc, de Metz dans la province d'Alsace, qui lui
avait été cédée, en 1648, par le traité de Westphalie. Ce
chemin devait nécessairement être pris sur la Lorraine qui se trouvait
placée entre la France et la nouvelle conquête. Les sieurs François
Serre, auditeur de la Chambre des Comptes de Lorraine, et Allamont étaient
désignés par Charles IV comme commissaires pour défendre ses intérêts.
Les arpenteurs jurés Abraham Beaucaire, de Metz, et Nicolas Thiébaut,
de Marsal, étaient nommés pour les aider dans l'opération de délimitation
qui, pour les deux prévôtés, dura du 15 au 24 octobre 1661.
Les articles 6, 13-17 du traité susdit parlaient spécialement
du pays de Sarrebourg et de Phalsbourg. Les villes et villages qui y
étaient nommés expressément, comme Lezey, Donnelay, Héming, Sarrebourg,
Niderviller, Kourtzerode, Garrebourg et Phalsbourg devaient, avec leurs
dépendances, appartenir au roi en toute propriété et souveraineté. L'édit
de novembre 1661 créa, pour organiser juridiquement les deux villes
et les vingt-quatre villages cédés par le traité ou annexés en
conséquence de celui-ci, deux prévôtés royales, celle de Sarrebourg
et celle de Phalsbourg. Les justices seigneuriales, ayant été maintenues,
les deux prévôtés eurent à juger les appels de leurs sentences. Depuis
1685 (8 février), jusqu'en 1767, époque à la laquelle la province de
Lorraine devenue française fut administrée comme celle des Trois-Evêchés,
les appels des deux prévôtés, ainsi que des hautes justices et des justices
seigneuriales qui s'y trouvaient, furent portés au bailliage de Sarrelouis
nouvellement établi ; de même, depuis le 31août 1751, les cas royaux. (1)
La partie Lorraine de Bühl avec Moukenhoff était du bailliage
de Dieuze, Schneckenbusch appartenait à celui de Lixheim. Barchain,
annexe de Héming, relevait de celui de Vic. |