CAHIER
DE DOLÉANCES DES PRÉVÔTÉS BAILLIAGERES
DE SARREBOURG ET DE PHALSBOURG
INTRODUCTION
Histoire
des prévôtés - Chapitre I (suite et fin)
Pour les Maîtrises particulières des Eaux et
Forêts, les deux prévôtés dépendaient, au
commencement, de celles de Sarrelouis et de Vic, créées la première
par édit de janvier 1687, la seconde par édit de février de la même
année : Les appels de leurs sentences se portaient à la Table de
Marbre établie à Metz en 1679. La Lorraine ayant été rendue à son
Souverain par le traité de Ryswick, le siège de la maîtrise de Sarrelouis
qui étendait sa juridiction sur toute la Lorraine allemande jusqu'à
Phalsbourg, fut transféré en 1699 à Thionville, mais garda le même
titre jusqu'en 1716.
Par édit de décembre 1747 furent créées dans le
pays deux autres maîtrises, celles de Dieuze et de Sarreguemines,
la première pour les grueries de Dieuze, Marsal et Saint-Avold,
la seconde pour celles de Sarreguemines, Bitche, Bouquenom, Fénétrange,
Lixheim et Sarralbe. La maîtrise de Phalsbourg fut établie par édit
de décembre 1756.
La convocation des Etats généraux fut réglée par
plusieurs ordonnances. Une première du 24 janvier 1789 déterminait
que les élections se feraient par bailliage; deux autres du 7 février
fixaient pour la Lorraine et les Trois-Evêchés les bailliages principaux
où les députations des bailliages secondaires devraient se rendre
pour les élections du second degré.
Dans ces trois règlements, les prévôtés royales
de Sarrebourg et de Phalsbourg furent oubliées. Mathey, prévôt de
Sarrebourg, se plaint dans son ordonnance du 23 mars de "l'oubli
dans lequel cette ville et son arrondissement sont restés relativement
à la convocation des Etats généraux", malgré toutes les démarches
faites même par l'Intendant et le Procureur Général du Parlement.
Quoique sans ordre ministériel, Mathey crut devoir (23 mars) convoquer
les communautés de sa prévôté. Celles-ci se réunirent et procédèrent
aux opérations prescrites.
Entre temps, intervenait un règlement du roi du
25 mars 1789. Le temps pressait : il fut décidé, après simplification
des formalités de convocation, que les deux prévôtés, considérées
comme formant un bailliage dont le siège eut été à Sarrebourg, éliraient
une députation et se joindraient pour l'assemblée de réduction,
à l'arrondissement électoral de Metz ; celui-ci compta donc neuf
députations au lieu de huit que portait le tableau du 7 février.
La convocation, légale cette fois, eut lieu le 1er avril, pour les
deux prévôtés.
Les communautés se réunirent, dressèrent un procès-verbal, élurent
des députés, rédigèrent leurs doléances ; mais la plupart de celles
de la prévôté de Sarrebourg reprirent simplement le cahier dressé
quelques jours auparavant : ainsi s'explique la discordance entre
la date du procès-verbal et celle du cahier.