L'exemption
de l'impôt sur le tabac était particulière aux deux prévôtés. Tandis
qu'ailleurs tout le monde se plaignait de l'interdiction gênante de
fabriquer et de vendre du tabac et des punitions exorbitantes décrétées
contre les contrebandiers presque aussi nombreux que les faux-sauniers,
dans le pays de Sarrebourg et de Phalsbourg (les villes de Sarrelouis
et de Longwy avaient le même privilège), on jouissait d'une grande
liberté au sujet de cette marchandise que non seulement on fumait
et prisait, mais qui servait aussi à guérir de la gale brebis et moutons.
Les cahiers particuliers des deux villes, de même que le cahier général,
demandent le maintien de ces libertés garanties par la Déclaration
du roi du 4 mai 1749 et les arrêts du Parlement, notamment celui du
2 août 1780. Cette liberté consistait à pouvoir, sans impôt, planter
du tabac, en vendre, en acheter, en débiter, et s'étendait, d'après
le texte des cahiers, au territoire des deux villes, à leurs dépendances,
aux communautés qui en dépendaient, aux "villages
situés sur la rive droite de la Sarre"
En
dehors de ces cahiers particuliers, dont les demandes ont été reprises
par le cahier général du Tiers état, il n'y a que trois communes (Vilsberg,
Sarrebourg et Donnelay), qui, en passant, font allusion à l'impôt
sur le tabac. Cette allusion se rapportait probablement au droit de
30 sols qu'il fallait payer pour chaque livre de tabac étranger destiné aux deux villes et à leur territoire, ainsi qu'à Longwy et
à Sarrelouis, en exécution de la même Déclaration du roi de
1749. Les bureaux établis à cet effet, par ordonnance de l'Intendant,
du 25 juin 1751, étaient à la Maladrerie, aux Quatre-Vents et à Phalsbourg. |