CAHIER
DE DOLÉANCES DES PRÉVÔTÉS BAILLIAGERES DE
SARREBOURG ET DE PHALSBOURG
suite
du Procès verbal : 2.Noblesse
DES POUVOIRS RELATIFS A L'EXAMEN DES DEPENSES ASSIGNEES Les
députés aux Etats généraux doivent prendre connaissance, avant d'accorder
aucun impôt, de l'emploi des fonds assignés à chaque département
et demander que toute dépense de lui superflue en soit retranchée. Qu'une marine constituée d'après les mêmes principes (élaguée de toutes dépenses de luxe et mal ordonnées) donne un appui réel au commerce de l'État, à la conservation de ses colonies, qui en assurent la richesse ; qu'elle soit aussi formidable que doit l'être celle qui a le plus beau commerce du monde à protéger. Que les fonds fixés par le département des affaires étrangères soient tels que les ministres et ambassadeurs du roi puissent partout le premier état, mais dépouillé de toutes dépenses département tenant une prodigalité de subsides superflus, [lesquelles] en soient supprimées. Que les chemins et leur entretien rendu aux provinces ne laissent aux ponts et chaussées que les fonds nécessaires à l'entretien d'une école formée dans de justes proportions et sans luxe ; que les chefs de celte école soient chargés de proposer et de rédiger les plans et devis des ponts et autres ouvrages publics, mais qu'avant de procéder aux adjudications les plans et devis de ces travaux soient communiqués à l'assemblée des Etats généraux, qui en fasse faire l'examen et l'adjudication par des commissaires nommés par les Etats généraux, choisis dans le pays où ces ouvrages sont projetés. Que les fonds fixés à l'entretien et au département de la Maison du roi soient tels que le Souverain de la France, après avoir détruit les abus, puisse avoir le premier état de Souverain de l'Europe. La confiance de la Nation tout entière dans la bonté de son Souverain est trop bien fondée pour ne pas persuader tout Français que, lorsque la Nation est au moment de tout sacrifier pour lui former la puissance la plus formidable, par un juste m ment de son âme noble et compatissante, il ne vienne au-devant de ce moyen de soulager son peuple en restreignant les dépenses inutiles à l'éclat du trône, il ne vienne au secours de la patrie souffrante et malheureuse d'un peuple gémissant sous le poids accablant de l'impôt. Que le département des Finances soit élagué de toutes dépenses qui n'ont d'autre objet que de porter les fortunes d'une multitude d'agents du fisc, avec une rapidité inconcevable, [au] plus haut degré de l'opulence ! Supprimer de même les agents superflus de tous genres, employés dans toutes les parties de l'Administration, que les formes nouvelles rendent inutiles et dont la conservation ne pourrait être désirée qu'à l'objet de former des traitements ruineux et superflus aggravant la charge publique. Que jamais la dette nationale ne soit partagée aux provinces ; cette manière de séparer les intérêts d'une partie du royaume de ceux de l'autre ne peut que nuire à cet esprit d'union qu'il est si précieux de cimenter. Qu'aucun traité de commerce ne puisse avoir d'effet sans la sanction des Etats généraux assemblés. |