Buhl-Lorraine

 A  TRAVERS  LES SIECLES

Vu la proximité des lieux, le sort de Buhl est lié à plusieurs moments de son existence à celui de Sarrebourg.

Nous remarquons que lors du partage de  l' Empire de Charlemagne "le pays de Sarrebourg" fut inclus dans le royaume de Lothaire, puis en 870 dans celui de Louis-le-Germanique et fit dès lors partie du Saint-Empire.

Mais déjà en 931, il devint la propriété des évêques de Metz jusqu'à la fin du    XVI siècle.

Au XIV siècle, plus exactement en 1370, la commune de Buhl, ainsi que d'autres communes proches faisait partie de l'Office de Sarrebourg.
Thierri de Boppart, évêque de Metz, pour subvenir aux frais de la guerre qu'il eut avec le duc de Lorraine en 1379 au sujet des fontaines salées d'Amelécourt  et de  Sablonne, engagea à différents Seigneurs, la mairie de Bulle.

Au XV siècle, le Commandeur était décimateur (c'est à dire qu'il avait le droit de prélever la dîme paroissiale) à BULE.
Le chevaliers Teutoniques possédaient à Sarrebourg et aux environs d'immenses terres, prairies, vergers et jardins ; de ce fait, les finages de BUHL et de Sarrebourg se touchaient.

Au XVI siècle le fait le plus important fut le rattachement de "Pays de Sarrebourg" au  Duché de Lorraine  grâce à la lutte essentielle de la ville de Sarrebourg (il faut entendre par là que la lutte fut menée par les notables de la ville,( c'est à dire les prévôts, les échevins ainsi que les greffiers) contre la domination des évêques.

Au XVII siècle, rarement l'histoire a signalé de tels cas de sauvageries lors de la guerre de Trente Ans. La région fut massacrée par différentes hordes armées qui, en se déplaçant, propageaient encore une terrible maladie : la peste. Cette dernière semble avoir connu sa plus grande extention en 1636.

Les massacres, les épidémies, la famine, les misères décimèrent totalement la population de Buhl.

En 1661, par le  Traité de Vincennes, le Duc de Lorraine dut céder à Louis XIV des localités ainsi qu'une étroite bande d'une demi-lieue lui servant de chemin pour aller de Metz en Alsace.

Des bornes furent posées délimitant le passage de la route royale. Au fur et à mesure de l'annexion des villages, les notables, curés, maires, greffiers, échevins, et quelques habitants
comparaissaient et  prêtaient serment de fidélité au Roy. 
Le  20.10.1661  BUHL est encore inhabité.

L'abornement coupa le finage de Buhl en deux, la partie française (au Nord) et la partie lorraine (au Sud)

 * Voir carte  de la progression territoriale de la France en Lorraine.

Afin de parer à la dépopulation du 17ème siècle, le Duc Léopold, pour repeupler ses terres, attire les étrangers en Lorraine en leur accordant des avantages.

Dès lors, on constate une immigration constante venant du Tyrol, de Suisse, d'Italie et d'autres régions françaises (Picardie, Savoie etc....).

Registres Paroissiaux.
On relève les premières inscriptions officielles sur les Registres Paroissaux à partir de 1668 (les actes sont écrits en latin).
Ces registres concernent la Paroisse de Buhl, mère église et ses annexes : Niderviller et Schneckenbusch. Ces deux villages auront leurs propres registres respectivement en 1744 et 1765.
Les diff érents curés de la Paroisse ont scrupuleusement inscrits les actes de baptême, de mariage, de décès, d'abjuration, de conversion, ce qui laisse à notre génération une source d'informations de haute qualité.                  

Au XVIII siècle, les familles habitant et exploitant la ferme du Mouckenhof appelée aussi "Rouge-Moitresse" étaient pour la plupart de la religion de Calvin.
Certains de leurs membres, selon des actes paroissaux, ont abjuré le Calvinisme et adopté la Foi Catholique.

La commune était partagée en deux communautés :
- 1) Bille, partie de Lorraine ;
- 2) Bille, partie de France (rattachée au Comté de Lutzelbourg)  ;
chacune avec son propre maire, échevin.

La Révolution Française.
On relève dans les   "Cahiers de Plaintes et de Doléances"  de la communauté du village de BUHL", partie de France que les députés demanderont aux Etats généraux que la communauté Buhl, partie de Lorraine, du ressort du bailliage de Dieuze, soit réunie avec la communauté de Buhl, partie de France, n'étant en surplus qu'un village composant deux différentes communautés, ces deux communautés étant continuellement en contestation et en procès pour différents objets, ce qui fait un grand tort et ruine les habitants des deux communautés et leur entraîne un nombre de frais inutiles.

En 1790, on compte 538 habitants.

En 1836, Bühl, un des villages les plus considérables de l'arrondissement de Sarrebourg, chef-lieu du canton et à 88 N.E. de Nancy (17 lieux ½) Population : 830 individus, 87 électeurs communaux, 12 conseillers municipaux, 155 feux et 120 habitations. Surface territ. 891 hect., dont 543 en terres labour. 241 en prés et 58 en bois. Mesures de Nancy ; les lettres viennent par Sarrebourg. (lire la suite)

Au XIX siècle, on notera que durant ce siècle, certains enfants de la commune se sont couverts de gloire, aux champs d'Honneur (Guerre de Crimée, Prise de Sébastopol en 1885, Guerre du Mexique).

Au XX siècle, la Grande Guerre est encore présente dans tous les esprits. Les troupes françaises et allemandes occupent le village tour à tour.

 

Lors de la Bataille dite de Sarrebourg, du 18 au 20 août 1914, l'artillerie allemande bombarda les positions françaises au Rebberg.
De terribles affrontements ont lieu sur le sol de BUHL comme nous le témoigne un monument aux morts près de l'actuelle voie de contournement ou encore :

la "Croix de BUHL"
qui a eu une grande renommée


(Clic sur "Croix de Buhl "pour voir les diverses cartes postales)

Or cette croix, à vrai dire un calvaire en pierre que surmonte une croix de pierre sur laquelle est fixée un Christ en fonte, se trouve sur la route de BUHL, à quelques  centaines de mètres de Sarrebourg. Un obus frôla la croix et enleva la pierre et, seul le Christ resta pour ainsi dire suspendu en l'air, élevant les bras vers le ciel. On cria au miracle. Des  cartes postales furent tirées et voyagèrent dans le monde entier. Des familles de l'Allemagne vinrent en pèlerinage devant cette croix, implorer la victoire des Armées et le Salut des soldats en guerre.



En 1940, séparée une nouvelle fois de la France, certains buhlois et buhloises ont eu à subir les atrocités de la guerre (camp de concentration, enrôlement de force....)

En 1944, le 21 novembre, le village a été libéré et rattaché à la France. Voir "historique de la libération de Buhl".

Après la guerre, la commune ne comptait plus que 637 habitants.Cest à partir de 1954 que le nombre des habitants a commencé à progresser régulièrement. En 1982, le village comptait 786 habitants, en 1990 :  817 habitants et en 1999 : 1037 habitants.


(Photo R.M.)

En 1985, le contournement Sud de Sarrebourg (RN4)
a amené sur le ban de la commune un échangeur.

 

Des cultivateurs ont du  être expropriés pour pouvoir exploiter un gisement de sable d'origine alluvionnaire et légèrement argileux, dont les caractéristiques ont permis d'obtenir un faible coût de la chaussée de la voie de contournement compte tenu de la pénurie de matériaux mobiles existant dans la région de Sarrebourg.
C'est pourquoi l'Équipement a jugé nécessaire de recourir à l'ouverture de cette carrière, ce qui est une démarche peu courante. Les terrassements ont commencé à la fin de l'été 1983 et se poursuivis jusqu'en été 1985. Le sable de Buhl-Lorraine a été utilisé comme couche de fondation pour les chaussées.
Ces gros travaux ont modifié l'aspect du village. Dès lors, Buhl-Lorraine, à l'heure de l'ouverture des frontières européennes, va vers un avenir plein de promesses comme nous le démontre l'activité de la zone "Ariane" qui connaît déjà un franc succès.

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